Perdre le monde est une expérience relativement commune qui peut recouvrir des réalités diverses : violences coloniales, guerres, désastres écologiques, désaffiliation sociale, exil, etc. Composer un monde est aussi la nécessité à laquelle font face tous ceux dont le monde a été détruit ou qui en ont été chassés, le pluriel « des mondes » dans le titre renvoie à la diversité des situations en jeu. On s’intéressera à cette articulation entre perte (de liens sociaux, d’attaches environnementales) et composition (de nouvelles alliances ou solidarités) au niveau individuel, social ou global, et à sa représentation dans les domaines de la fiction, du document ou de l’essai, en littérature et dans les arts, dans la diachronie et dans diverses langues et cultures. Cette perspective croise les problématiques de l’écocritique, de la géocritique (de la description du monde [Romain Bertrand] au nature writing et aux animal studies mais aussi celles de l’écriture de l’exil et de l’hospitalité) et les perspectives eschatologiques ouvertes par l’anthropocène, l’apocalyptisme et l’utopisme (l’utopie, composant un monde, entrant alors dans le champ).
Un séminaire partagé entre l’université Bordeaux Montaigne et l’université de Poitiers a lieu en 2022 et 2023:
https://plurielles.u-bordeaux-montaigne.fr/seminaires/perdre-le-monde-seminaire-en-visioconference
Un colloque commun sera organisé en 2024, avec une publication en 2025-2026.