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2024, Séminaire Inter-oeuvre : « Inter-œuvre : bruit, musique, texte »

Séminaire inter-œuvre 2024 : « Inter-œuvre : bruit, musique, texte »

Organisé par Philippe Ortel et Vérane Partensky

les mercredis, 17h30-19h30, Salle i109 

Lien zoom récurrent : 

https://u-bordeaux-montaigne-fr.zoom.us/j/84004705034?pwd=ZEJnUHk1RUhuVjhobUpwVTBWMWQwZz09

La notion d’inter-œuvre recouvre les extensions d’une œuvre en dehors de son champ médial original, qu’il s’agisse de dispositifs médiatiques internes à l’œuvre (qui peut utiliser ou thématiser des médias hétérogènes) ou externes (quand l’œuvre se prolonge au-delà de son support initial par l’adaptation, le commentaire ou tout autre procédé de médiatisation).

Le séminaire de 2024 sera consacré aux apports de l’inter-œuvre envisagée sous ses aspects sonores : quels rapports l’œuvre littéraire, écrite et close dans le livre, entretient-elle avec le son ? D’un côté celui-ci en constitue le point d’origine, confisqué par la tyrannie de l’écrit (ainsi du régime musical d’une oralité qui aurait présidé à la naissance de la poésie, de la dignité d’une parole oratoire propre à enflammer les foules et à galvaniser les fidèles, des rythmes d’une parole vive dont l’écriture et ses grammata ont réalisé la presque disparition vibratoire, mais aussi du tohu-bohu des bruits relégués en deçà du Logos. D’un autre côté, le son constitue symétriquement l’horizon paradoxal du texte, et plus largement des arts, à qui Walter Pater prête le désir esthétique d’accéder à la musicalité, quand ce n’est pas au bruit – ce même bruit que la musique concrète tire des stratégies ou techniques acoustiques susceptibles de conférer à l’œuvre une dimension sonore inédite. Alors que l’œuvre littéraire est consacrée par le régime de l’écriture dans la forme d’un Livre, que les modernes, de Novalis à Mallarmé, ont posé en absolu, elle se trouve simultanément prise dans les paradoxes d’un médium voué à consigner le champ sonore, alors même qu’il reste irréductible.  A travers l’écrit, l’informe du monde se voit soumis à la tyrannie des signes, le bruissement de la langue est oublié au profit de la contemplation de la page, la prétention du langage à parler est logée dans un paradoxal mutisme. L’œuvre écrite apparaît ainsi comme la résultante d’un déplacement médiatique (de l’oralité à la calligraphie, de l’informe des bruits à la norme des signes,  de la musicalité des voix à l’organisation des discours, de l’éloquence à la rhétorique) qui pourrait remettre en cause sa clôture et sa souveraineté, mais elle semble aussi se prêter à tout un jeu de médiations symétriques qui, de la performance vocale à l’adaptation musicale ou cinématographique, rompent la mutité de l’écrit et en déploient les virtualités sonores. 

Dans le champ des études sur la question des rapports entre littérature et son, domaine très vaste et qui a fait l’objet de nombreuses études, c’est à la perspective spécifique des expansions médiales de l’œuvre qu’est consacré le séminaire.

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Séance(s) :

Le mercredi 21 février 2024 de 17:30 à 19:30 : « Tout est bruit pour qui a peur »

Corinne Schneider (musicologue, productrice à Radio-France)

Le mercredi 6 mars 2024 de 17:30 à 19:30 : « La Poétique des euh et des ahs en France du Lettrisme à nos jours ».

Jeff Barda (Université de Manchester)

Le mercredi 27 mars 2024 de 17:30 à 19:30 : « "Awopbopaloobop" : les mots électrisés du rock »

Valéry Hugotte (Université Bordeaux Montaigne)

Le mercredi 10 avril 2024 de 17:30 à 19:30 : Titre à préciser

Frédéric Sounac (Université Toulouse-Le Mirail)

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