Atelier de poétique et théorie littéraire en salle i 103.
Critiques et théoriciens ont coutume de décrire la forme de l’œuvre, sa composition ou son ordonnancement, du point de vue de celui qui l’a toujours déjà lue et disposerait d’une mémoire totale de celle-ci, comme si l’œuvre était un tableau dont tous les éléments seraient simultanément disponibles et présents. La composition (et, avec elle, l’effet et la signification) assignées à l’œuvre depuis ce regard panoramique et rétrospectif est alors, tendanciellement, une et stable.
Deux ouvrages récents, qui serviront de point de départ et de supports à notre réflexion, invitent à remettre en question ce paradigme : la synthèse de Raphaël Baroni, Les Rouages de l’intrigue (2017), et l’essai de Michel Charles, Composition (2018). Chacun à sa manière (qu’il s’agira de distinguer), ces deux livres proposent d’envisager la forme « au fil du texte » (Charles), telle qu’elle s’élabore et se modifie au fil de la (première) lecture, dans l’incertitude de ce qui suivra, incertitude que nombre de textes exploitent en suscitant curiosité, suspense ou surprise (Baroni). Ce faisant, la composition de l’œuvre (et avec elle, ses effets et sa signification) devient plurielle, objet d’une constante réélaboration au fil du texte. Par où la lecture (re)devient une aventure, dont la critique et la théorie peuvent tenter de rendre compte.
À partir de ces deux ouvrages, nous examinerons les questions suivantes (entre autres) :
Textes de références :
Raphaël Baroni, Les Rouages de l’intrigue, Slatkine, 2017.
Michel Charles, Composition, Seuil, « Poétique », 2018.
Bibliographie complémentaire :
Daniel Arasse, Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, 1992.
Raphaël Baroni, La Tension narrative, Seuil, « Poétique », 2007.
Michel Charles, Introduction à l’étude des textes, Seuil, « Poétique », 1995.
Jacques Derrida, « Force et signification », L’écriture et la différence, Seuil, 1967, « Points Essais », p. 9-50.
Ugo Dionne, La voie aux chapitres. Poétique de la disposition romanesque, Seuil, « Poétique », 2008.
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