Soutenance de la thèse de doctorat de Blanche Turck
« Accueillir le lointain des poétesses en classe de français. Lectures traduisantes de Marie de France, Sylvia Plath, Susana Thénon et Laura Kasischke »
dirigée par Isabelle Poulin, professeure en littérature générale et comparée (Plurielles, Université Bordeaux-Montaigne), et Nathalie Brillant Rannou, maîtresse de conférences HDR en langue et littérature françaises (Cellam, Université Rennes 2)
Présentée et soutenue publiquement à l’Université Bordeaux-Montaigne
Salle des Actes (Bâtiment ADM 111, Domaine universitaire F-33607 PESSAC Cedex)
Le 20 mai 2025 à 14h
Jury :
Éric Dayre, Professeur à l’ENS de Lyon
François Le Goff, Professeur à l’Université Toulouse-Jean Jaurès
Tiphaine Samoyault, Directrice d’études à l’EHESS
Bénédicte Shawky-Milcent, Maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes
Résumé de la thèse :
Cette thèse s’intéresse à la lecture et à l’enseignement, en classe de français, d’un corpus de poétesses traduites en français. Nous faisons l’hypothèse que le geste traductif permet de questionner et de réinventer les pratiques de lecture poétique dans la classe, tout en y favorisant l’accueil de nouveaux textes. Nous articulons, d’une part, les travaux de didactique s’intéressant à la réception du poème dans la formation des sujets lecteurs et lectrices et, d’autre part, les travaux comparatistes cherchant à déterminer les modalités spécifiques de la lecture des textes traduits. Nous établissons alors l’intérêt d’une modalité de lecture prenant en compte le poème source en relation avec ses différentes traductions. C’est ce que nous appelons la « lecture traduisante », qui est à la fois : une pratique de lecteur ou de lectrice ayant conscience que, d’un texte source, une pluralité de traductions existent ou sont possibles ; une lecture active et processuelle intégrant nécessairement des temps d’écriture ; une modalité de lecture à la fois critique et créative, rendant visible la subjectivité lectrice. La lecture traduisante est également informée par la dimension créatrice et agissante de la traductologie féministe : la visibilité et l’agentivité des traductrices et traducteurs en sont, en effet, des enjeux centraux.
Nous travaillons à partir d’un corpus de poétesses diversement traduites en français : Marie de France, Sylvia Plath, Susana Thénon et Laura Kasischke. Nous observons les pratiques de leurs traductrices et traducteurs afin d’envisager les apprentissages engagés par la lecture traduisante en classe de français : négociation des représentations génériques ; attention à la langue et au détail du poème ; accueil positif de la diversité des traductions, donc des réceptions du poème. Travailler à partir d’un corpus historiquement minoré, la poésie écrite par des femmes, nous aide à mettre en évidence la dimension politique de la lecture traduisante en répondant conjointement à ces deux questions : que lire et comment ? Nous envisageons la lecture traduisante comme une modalité de lecture émancipatrice, conjointement sensible et critique, mais également comme un point de vue particulier pour penser la constitution et l’étude des corpus poétiques disponibles dans les classes de français. Notre travail d’élaboration théorique a donné lieu à la création d’un dispositif didactique testé auprès de deux classes de troisième et d’une classe de première, dans deux établissements scolaires. La quatrième partie de la thèse est entièrement dédiée à l’analyse des données issues de cette expérimentation.
À tous et toutes les chercheurs et chercheuses de Plurielles, nous souhaitons une lumineuse année 2022 !Que le lancement de notre équipe rayonne de vos découvertes.Sans oublier de vous garder tous et
Journée d’études internationale interdisciplinaire, Université Bordeaux Montaigneorganisée par Marie-Lise Paoli et Géraldine Puccini« Qui ne dit mot consent » : dits et non-dits des dés