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L'intériorité (Innerlichkeit) en débat. Genèse et usages d'un concept clé de la culture allemande entre les XVIIIe et XXe siècles.

Directeur(s) de thèse : Tristan Coignard

Dans la première moitié du XXe siècle, le concept d'intériorité s'affirme comme l'une des clefs du débat passionné portant sur la question de l'identité allemande. Il donne lieu à différentes lectures qui se cristallisent en une controverse opposant à sa critique acerbe sa célébration. Élevée, d'une part, au rang de marqueur de la culture allemande, mais aussi de rempart contre la modernité et le capitalisme, l'intériorité est consacrée ; devenue, d'autre part, le point de mire d'une critique protéiforme, elle est envisagée comme le vecteur d'un désengagement social et politique. Ces deux conceptions de l'"intériorité allemande" s'élaborent à partir d'une reconstitution de l'histoire culturelle allemande visant à corroborer la thèse d'un particularisme allemand. Afin de comprendre la place centrale que semble occuper le concept d'intériorité dans la tentative de définir ce qui fait l'essence de la culture allemande, ce travail de recherche se propose de reconstruire l'émergence du néologisme qu'introduisit Friedrich Gottlieb Klopstock en 1779 dans la langue allemande. Cette reconstruction s'effectuera à travers la circonscription et l'analyse de l'état des savoirs dans lequel il s'inscrit au XVIIIe siècle. Un tel retour aux origines du concept d'intériorité a pour but de nous permettre d'effectuer un examen minutieux des enjeux de sa réorientation terminologique et sémantique qui, amorcée à la fin du XIXe siècle, est entérinée dans la première moitié du XXe siècle. Cette double entreprise, généalogique et critique, se fondera, d'une part, sur une étude des plaidoyers en faveur de l'intériorité et sur une analyse des reproches formulés à son égard, d'autre part. 

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