Certaines fictions de fin du monde choisissent de s’intéresser à la continuité de l’existence plutôt qu’à contempler la destruction du vivant. Dans ces fictions apocalyptiques qui empoignent la thématique environnementale, nous souhaitons étudier la manière dont les personnages humains continuent d’exister et plus précisément comment ils cohabitent avec les autres vivant non-humain. Il semble aussi que les personnages féminins y jouent un rôle spécifique. Il s’agirait donc de comprendre comment ces fictions articulent la convergence de deux enjeux forts de notre modernité ; à savoir une forme de pensée féministe et les questions environnementales. Nous avons réuni un corpus d’œuvres constitué de romans et de séries écrits entre 1963 et 2020.
L’analyse littéraire sera soutenue par l’apport de penseurs contemporains en sciences sociales. Il s’agit tout d’abord d’explorer avec Bruno Latour les territoires, les terrains de vie. Puis nous étudierons avec Baptiste Morizot les relations diplomatiques entre vivants humains et non humains. Enfin les théories écoféministes nous serviront à analyser les rôles que jouent les personnages féminins. Par ailleurs nous souhaitons privilégier une approche écocritique pour étudier de manière transdisciplinaire l’environnement et la fiction et mesurer combien ces œuvres ne sont pas uniquement anthropocentrées. Les tenants d’une approche écocritique considèrent que l’expérience esthétique peut modifier la vision du monde du lecteur et c’est pourquoi les théories de la réception nous apparaissent comme un terrain fertile pour développer notre étude car les œuvres survivent grâce aux questions qu’on leur pose.