Plurielles-logo

Colloque « Tell Me What You See : rock et image »

L’une des singularités du rock tient sans doute à l’impossibilité de l’appréhender selon une approche strictement musicale. En effet, dès son apparition au milieu des années 1950, le rock s’est affirmé à travers un dialogue constant avec l’image. Images des photographies tout d’abord, des pochettes de disques ou des articles de la presse spécialisée, qui permettent aux musiciens comme aux photographes de proposer des mises en scène susceptibles d’orienter la réception, de souligner certains partis pris musicaux, d’inscrire dans une mode ou, au contraire, de marginaliser. Images du cinéma ensuite, qui invite au dialogue à différents niveaux : musiciens devenus objets principaux du film (les Beatles jouant leur propre rôle dans A Hard day’s night de Richard Lester, les Stones mettant au point un morceau devant la caméra de Jean-Luc Godard dans One plus One) ; questionnement du rock comme univers spécifique, dans des films de fiction (Velvet Goldmine, Presque célèbre...) ou documentaires (on pense en particulier au travail de Martin Scorsese sur Bob Dylan et George Harrison) ; intégration enfin de morceaux à la bande-son d’un film pour leur puissance suggestive (Apocalypse Now, films de Tarantino). À cela s’ajoute le désir de certains musiciens de rock de donner à voir, notamment à travers la musique psychédélique, en alliant paroles déroutantes et sonorités étranges propres à ouvrir les « portes de la perception » (A. Huxley) - jeux de synesthésie que pourrait désigner le titre très révélateur d’une chanson des Beatles : « Tell Me What You See ». Ce colloque se proposerait donc d’interroger les différentes modalités de ce dialogue entre une musique et une imagerie, entre une mise en sons et une mise en scène, un dialogue qui explique la fascination exercée par cette forme essentiellement hybride pendant plusieurs décennies.

Sur le même thème

L’inter-œuvre

Le programme « l’inter-œuvre » s’adresse à des chercheurs spécialistes des questions d’intermédialité ou dont les recherches croisent ponctuellement ces questions. Par le nom d’inter-œuvre on entend i...

Journée d’étude « Misère : une fortune esthétique »

Ce projet envisagera la place de la misère dans les représentations littéraires et artistiques, en interrogeant les conditions médiales et théoriques auxquelles gueux, miséreux, estropiés, clochards e...