Les civilisations africaines reposent sur la culture du verbe dont l'expression la plus concrète est l'oralité. Mais si l'oralité occupe une place primordiale dans le processus de l'intercompréhension un peu partout en Afrique, notamment avec l'émergence d'une nouvelle élite africaine, l'écriture prend de plus en plus sa place dans les discours politiques, dans la presse, dans l'expression littéraire et même dans la vie quotidienne. La multiplicité contemporaine des formes de diffusion et de communication oblige à prendre en compte de nouveaux avatars et à envisager les discours d'Afrique francophone dans leur plurimodalité.
Comment, au travers des formes sémio-linguistiques et rhétoriques, le chercheur peut-il appréhender une identité africaine ?
Outre cette spécificité discursive, comment orateurs et écrivains francophones revendiquent-ils leur origine africaine ?
- Plusieurs décennies après l'avènement des indépendances dans les années soixante, quels sont les thèmes qui mobilisent l'attention des orateurs politiques, des écrivains, des journalistes dans les discours sous toutes leurs formes ? Sur quels modes argumentatif, rhétorique, énonciatif, pragmatique, s'expriment le registre de l'action et celui de la fiction ? Les discours d'Afrique francophone, dans leurs différentes configurations, affichent-ils l'appartenance ethnique, sociale et culturelle de leurs sources énonciatives ?
- Faut-il voir l'identité africaine comme l'expression d'une prise de position politique, économique, sociale et culturelle ? Ou bien faut-il aborder l'identité autant comme une forme spécifique du discours lui-même que comme une prise de position affichée dans et par le discours ?
- Le champ du colloque ainsi défini est celui du discours social dans son ensemble, il englobe ainsi la pluralité des discours politiques, de ceux de la presse et des discours quotidiens d'Afrique francophone, sans oublier les textes littéraires. Les communications devront s'attacher à faire ressortir les spécificités expressives d'une diversité culturelle et de ses représentations, de façon à saisir à la fois la dimension sociale, économique, politique et poétique de l'art oratoire en Afrique.
- La complexité du thème de ce colloque ainsi que la diversité des formes discursives conduisent à privilégier l'approche pluridisciplinaire. C'est pourquoi, outre la participation de spécialistes des sciences du langage (analyse de discours, linguistique, sémiotique), de littérature et des sciences de l'information-communication, les contributions d'historiens, de sociologues et de politologues seront les bienvenues.
À tous et toutes les chercheurs et chercheuses de Plurielles, nous souhaitons une lumineuse année 2022 !Que le lancement de notre équipe rayonne de vos découvertes.Sans oublier de vous garder tous et
Journée d’études internationale interdisciplinaire, Université Bordeaux Montaigneorganisée par Marie-Lise Paoli et Géraldine Puccini« Qui ne dit mot consent » : dits et non-dits des dés