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Vie de Schlumberger (Biographie critique de Jean Schlumberger, auteur et éditeur)

Directeur(s) de thèse : Olivier Bessard-Banquy

De Jean Schlumberger, on a conservé le célèbre monogramme aux trois lettres et le motif à la fontaine qui recouvre les couvertures siglées NRF. On sait la rue Sébastien-Bottin, la rue Vaneau, le Vieux Colombier. Pourtant, outre sa place au sein de La Nouvelle Revue Française aux côtés de ses amis André Gide et Jacques Copeau, nombreux sont les aspects de sa vie inexplorés, voire oubliés. Son œuvre d’écrivain, attentive et réservée, est restée méconnue malgré sa richesse et témoigne d’une langue limpide et élégante comme sa pensée. Romans, essais, théâtre, écrits politiques, cette œuvre discrète, malgré sa lucidité, mêle la conscience protestante de son auteur à son sens aigu de la famille et de l’amitié. Mais elle a souffert de sa retenue naturelle. La lire, en rendre compte, comme l’héritage à recueillir d’une période que le grand âge atteint par son auteur lui a permis de traverser, sont une manière d’aborder les transformations qu’a connues le XXe siècle, autant sur l’histoire littéraire que sur le développement de l’édition. 

La personnalité et la vision propre de Jean Schlumberger, éclairées par ses correspondances et ses carnets qui rapportent les mœurs de l’époque, permettent également une approche sociocritique de cette période. Par rigueur et par attachement à la mémoire et au souvenir, il sait leur manque de fiabilité et leur caractère incomplet, raison pour laquelle il documente et consigne des conversations, des épisodes, des faits marquants. Tous sont des témoignages d’une époque où la grande bourgeoisie tenait encore l’un des rôles principaux dans la vie littéraire en France. Sous la forme d’une biographie, cette thèse de doctorat mêle la vie et l’œuvre de Jean Schlumberger non sans empathie, et rend hommage à « cet homme vif, sec, et d’une courtoisie comme il n’en est plus » (Marguerite Yourcenar).

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