Notre travail s’intéresse à l’enseignement d’un corpus de poésie traduite en français. L’enjeu de cette recherche est de réfléchir aux affinités qu’entretiennent la pensée comparatiste, dont la traduction est l’une des composantes essentielles, et l’enseignement de la poésie, en postulant une parenté entre les hypothèses de la didactique de la littérature, notamment en ce qui concerne l’émergence et l’accompagnement, en classe, d’un « sujet lecteur-scripteur », et le geste traductif. À partir d’une étude des modalités de réception de ce corpus singulier ainsi que d’une observation des pratiques de traducteurs et traductrices de notre corpus, nous postulons l’intérêt d’une approche fondée sur la pratique de la traduction pour aborder et lire, en classe, les textes poétiques de manière créative et décentrée. Cette approche permettrait, en outre, de favoriser une autonomie des sujet lecteur·ices face au poème et d’initier un rapport facilité à l’écriture. Notre travail d’élaboration théorique s’adosse à la création d’un dispositif didactique testé lors d’un terrain de recherche auprès de deux classes de troisième et d’une classe de première, dans deux établissements scolaires.